Ma nouvelle vie à Bordeaux

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Fin 1970, nous sommes revenus à Bordeaux. Moi je suis rentré en dernière année de maternelle à la Béchade, à côté de Charles Perrens.

Puis j’ai changé d’école, je suis parti à l’école Deyris en plein Bordeaux. Tous les matins, la jeune fille qui nous gardait, nous emmenait à l’école.

Sur le chemin nous rencontrions une foule de personnes : d’abord la mère P. qui accompagnait Patrick à l’école, lui, c’était mon copain mais sa mère parlait tout le temps. Elle était bien gentille tout de même quand elle m’invitait à ses goûters pantagruéliques.

Il y avait aussi le fils P., Philippe qui était un poème à lui tout seul. Un jour, sa mère décida d’aller au cinéma pendant que Philippe devait aller à l’école. Ce dernier apeuré de voir sa mère partir fit l’école buissonnière. Il suivit sa mère de loin mais se perdit à Parunis, un grand magasin de l’époque. Le directeur du magasin dû téléphoner à l’école pour qu’on ramène Philippe. Toute l’école était en émoi. Dans la classe de CE2, ça allait bon train : « Philippe s’est perdu à Parunis, Philippe s’est perdu à Parunis, Philippe s’est perdu à Parunis! ».

A 11 heure et demie, à la fin de la matinée, quand Raymonde venait me chercher à l’école nous passions devant la boulangerie où tous les écoliers se ruaient pour acheter bonbons et autres friandises.

Mes amis, c’était Nathalie que j’avais connu dans les Deux Sèvres et les frères B. Ces derniers exaspéraient toujours Raymonde quand ils venaient à la maison car ils mettaient toujours un bazar immonde. Presque tous les soirs nous allions boire l’apéritif chez les parents de Nathalie. Le père de Nathalie était prof comme mon père et comme ma mère. Parfois nous allions au cinéma. Lors de la sortie des « Aristochats » toute la famille de Nathalie se précipita à l’Ariel. Nous les accompagnâmes. Alexandre, le petit frère de Nathalie, arpenta les escaliers de la salle pendant toute la séance, en chantant « Les Ristochats! Les Ristochats! ». Ma mère avait honte, bien entendu! La famille d’Alexandre était aux anges : « Qu’il est drôle ce petit ».

Plus tard, en 1973, l’année où Picasso décéda, l’institutrice nous montra beaucoup de reproductions de ses tableaux. Je suis allé avec mes parents et mes amis à plusieurs expos sur Picasso. J’aimais bien ces années-là. J’étais plein d’insouciance!

L’arrière grand mère, mamie Margot, fut pour un temps soignée à l’hôpital St André. Ce fut pendant plusieurs semaines notre sortie quotidienne.

Et puis, il y avait l’ineffable tante Sylvette, qui nous parlait toujours de ses amis dont on se foutait du tiers comme du quart. Je me rappelle qu’en 1972, elle est venue fêter ses 40 ans à la maison. Moi qui n’avait que sept ans à l’époque, je lui ai dit : « Toi tu as 20 ans puisque tu n’es pas mariée ». Je me rappelle aussi d’elle à Noël, où nous avons mangé une fondue bourguignonne.

J’étais à cette époque très influencé par ce que disaient et pensaient mes parents. Nous allions souvent chez la famille D., dans leur grande maison. Les enfants D. nous firent connaitre Leforestier et Charlebois. Ma sœur, elle, a hérité de toutes les poupées Barbie de Christine D.
La famille D. habitait à St Médard D’Eyrans. Elle avait deux gros dobermanns pour garder le domaine. Nous allions parfois nous promener dans leur petit bois, derrière la maison. Il y avait une piscine à côté de la terrasse.

Une année le lycée de monsieur L, le père de Nathalie organisa un rallye. Nous nous joignîmes à  lui pour le préparer. Le thème était « Les écrivains du Bordelais ». Alors que le matin nous allions de ville en ville recueillir des renseignements sur Montaigne et Montesquieu, l’après-midi était remplie d’activités plus ludiques. Entre autre une des épreuves consistait à traverser la piscine sur assis sur un fauteuil en plastique. Nombreux sont ceux qui sont tombé à l’eau! C’était le début des années 1970. J’étais encore plein d’insouciance, plus pour longtemps.

Olivier G.

Mai 2018

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